Je l’ai vue apparaître dans mon entourage et sur la sphère technophile, notamment sous l’angle de la commande via Gearbest, avec curiosité : une trottinette, ça fait toujours un peu enfantin pour un adulte. Pourtant, avec la trottinette Xiaomi M365, c’est d’un véritable véhicule en mobilité urbaine dont on doit parler.
L’arrivée de boutiques Xiaomi en France et de la commercialisation dans les enseignes de grande distribution françaises nous permet désormais de bénéficier du cadre légal qui va bien pour le service après-vente de ce type de produits (2 ans de garantie) et de s’affranchir des frais et de certaines contraintes d’une livraison internationale.
Loin de moi l’objectif de faire un test en bonne et due forme de cet appareil : d’autres l’ont fait bien avant moi et avec un soin bien particulier. Si je ne devais vous recommander qu’une seule vidéo pour cela, ce serait probablement celle de Nicolas Catard (@nicolascatard) sur sa chaîne YouTube TheGrandTest :
En quelques mots, si vous découvrez l’appareil, gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une trottinette, tout ce qu’il y a de plus normal, mais avec un moteur électrique offrant une autonomie grosso-modo jusqu’à 30 Km et avec une vitesse pouvant aller jusqu’à 25 Km/h.
Ce que je voudrais ici, c’est plutôt vous faire part de l’expérience d’achat en France, et notamment quelles particularités on pouvait relever pour ce produit acheté en Gaule. Je voulais aussi vous faire un retour suite à une première semaine d’utilisation.
Acheter une trottinette Xiaomi M365 en France
Ceux qui suivent ce produit depuis pas mal de temps sont habitués au fait qu’il faille le commander en Chine, bien que parfois, tous les 36 du mois, l’appareil soit disponible sur des sites tels que Gearbest. Depuis quelques mois, la Xiaomi M365 est désormais (en théorie) disponible à l’achat en France, via différentes enseignes mais aussi via une boutique Xiaomi à Paris. Problème : les stocks ne suivent pas. Concrètement, acheter une trottinette électrique dans une boutique parisienne revient à la précommander et attendre la livraison au moins 4 semaines plus tard. La promesse : vous êtes prévenu lorsqu’elle est disponible.
Dans les faits, de mon côté, la précommande a été faite en boutique le 28 juin et j’ai pu la récupérer le 8 août. On m’a annoncé en cours de route un souci de douane à Nantes. Difficile de savoir ce qu’il en est réellement, mais ce n’est pas trop le souci. Le véritable problème est que je n’ai pas été prévenu comme promis. J’ai dû appeler pour que l’on m’annonce que la trottinette était disponible en boutique. Rien de grave (j’étais impatient) mais il faut reconnaître que l’expérience client en prend un coup.
Vient le moment du retrait dans la boutique. Tiens, au passage, les boutiques, parlons-en une seconde : pour moi, les boutiques Xiaomi sont aux Apple Store ce que leurs appareils sont aux appareils Apple : en apparence, tout est fait pour y ressembler, mais il manque la philosophie. L’accueil, bien que cordial, n’était pas aussi immersif, l’accompagnement et la manière de délivrer l’appareil très décevant… Oubliez l’expérience dans une boutique Xiaomi. Le seul intérêt est d’y récupérer leurs produits. D’ailleurs, sans pouvoir en faire une généralité, j’ai quand même l’impression que les clients sont surtout des connaisseurs, sachant exactement quels produits ils viennent acheter, n’ayant aucune envie de conseils…
Un mot concernant le prix : lors de ma commande, la M365 était à 349,90 €. Le prix est plutôt intéressant ; il n’est pas rare en effet de devoir débourser bien plus pour les fameux imports en Chine sur Gearbest. Le fait est qu’entretemps, le site affiche un tarif sensiblement supérieur à 399,99 €. Ça reste intéressant mais je suis tout de même étonné de voir cette augmentation de prix aussi rapide, et surtout aussi rapidement après l’arrivée officielle de Xiaomi en France. Bref, ne cherchez pas, à 400€, ça reste intéressant.
Ah oui, une dernière chose : à moins que vous n’achetiez votre trottinette dans une enseigne de distribution française, il ne vous sera pas possible d’acheter la M365 en France si vous n’est pas proche de Paris. Xiaomi ne propose pas la livraison depuis son site français.
Trottinette achetée en France : des différences ?
Comme je le disais plus haut, je ne vais pas entrer dans les détails du produit, dont les descriptions sont abondantes sur la toile. Sachez que c’est le même produit que vous obtenez en l’achetant en France, avec la même qualité globales, avec quelques points à noter :
- Évidemment, le chargeur est bien adapté à nos prises. Pas de convertisseur bizarre à ajouter…
- Elle est fournie avec 2 pneus de rechange. Pas de secret : on crève vite avec la M365, c’est un retour fréquent. Les solutions sont possibles à plusieurs niveaux : mettre des pneus pleins, ou changer la roue fréquemment, éventuellement en mettant des renforts anti-crevaison sur la chambre à air.
- Certains défauts sont relevés dans les tests et notamment le fait que le dessous du garde-boue frotte avec la roue arrière « simplement en roulant », ce qui occasionne une usure du câble du feu arrière. Ma thèse est qu’une utilisation classique de la trottinette est incapable d’engendrer ce type de problème. Par contre, il est fort possible que l’on fasse dépasser un pied au-dessus, à l’arrière, sans s’en rendre compte, durant les déplacements. Et ça me semblerait fatal pour ce problème. Sur la version que j’ai, un autocollant est présent qui avertit bien de ne surtout pas déposer le pied sur le garde-boue arrière.
- Autre défaut identifié sur l’appareil : un « jeu » au niveau de l’axe permettant de plier la trottinette. Certains s’en sortent d’ailleurs en imprimant une pièce en plastique. De mon côté, après une semaine d’utilisation, je ne constate vraiment aucun jeu. Peut-être la production a-t-elle été corrigée…
- Enfin, contrairement aux remontées de certains ayant commandé leur trottinette sur Gearbest, les pneus de celle que vous achetez en France sont parfaitement gonflés, dès la sortie du carton. De même, les freins sont plutôt bien réglés : de fait, je pensais en les testant à l’arrêt qu’ils n’étaient pas assez serrés. Mais à l’usage, ils sont parfaitement calibrés et le freinage reste très efficace et très puissant.
Mes premières impressions
Après une semaine, voici quelques retours d’utilisation. Je ne détaillerai pas non plus dans cet article la réglementation ; je vous renvoie plutôt à cet article très complet sur Numerama qui détaille ce que l’on peut faire et ce que l’on ne peut pas faire. Globalement, gardez à l’esprit que la trottinette électrique n’est la bienvenue nulle part : ni dans les magasins qui vous demandent de la laisser à l’entrée, ni sur la route (où c’est quand même dangereux comme jamais), ni sur les pistes cyclables (ce ne sont pas des vélos), ni sur les trottoirs où vous devez rester à une allure de marche…
Dans les faits, il faut savoir être respectueux et intelligent dans l’approche en privilégiant les trottoirs et des pistes cyclables larges, tout en laissant la priorité à tous les autres. Et en pratique, ça se passe plutôt très bien. Les retours sont même globalement positifs, les passants étant sinon indifférents, a minima curieux de votre engin et vous interrogeant sur les usages. Gros avantage par rapport au fait de circuler en vélo, vous n’êtes plus soumis à l’attitude déplorable de beaucoup de conducteurs automobiles qui tantôt vous ignorent, tantôt vous mènent la vie dure. Sans devoir relâcher son attention en déplacement (au contraire), il faut reconnaître que les déplacements avec une trottinette électrique s’apparentent plus à une marche rapide du futur qu’à l’utilisation d’un véhicule. Aucun problème d’ailleurs pour poser le pied à terre et tenir la trottinette à côté pour passer d’un trottoir à un autre.
L’impression de liberté est grisante et on se surprend à aller chercher le pain, faire une course, une démarche, dans le quartier bien plus facilement qu’à pied ou en voiture. Dans mon cas, sortir le vélo était devenu contraignant compte tenu de mon habitation.
Je reste encore un peu en attente de voir comment ça va se passer avec une pluie régulière et soutenue. Dans pas mal de ce type de situations météorologiques difficiles, je pouvais quand même prendre le vélo. Je ne sais pas si je pourrai le faire tout autant en trottinette.
Quelques mots sur la conduite : le freinage est puissant. Tellement puissant lorsque la vitesse est élevée qu’il vaut mieux anticiper au maximum les freinages avec le frein moteur, très précieux à l’usage.
L’accélération et la sensation de vitesse sont dingues. On a un sentiment de liberté assez grisant. Je comprends mieux l’engouement pour la glisse électrique dont fait part Niko sur blablahightech.fr.
Un point d’alerte à mes yeux et après quelques jours d’utilisation : si le fait de circuler sur les trottoirs évite d’être exposé aux dangers directs de la circulation, je pense que la vélocité de la M365 sur les trottoirs dans un environnement où tout est lent reste quelque chose de potentiellement dangereux. Suffisamment pour que le fait de circuler avec la trottinette électrique en ville nécessite une attention de tous les instants et une anticipation maximale !
Par comparaison avec le fait de circuler avec un vélo, enfin, je retrouve le plaisir de pouvoir écouter des podcasts durant mes trajets ! Et oui, je m’interdisais d’écouter quoi que ce soit en vélo avec des écouteurs, comme l’impose la réglementation. Et d’ailleurs, c’est compréhensible à l’usage. Mais utilisant la trottinette comme un accélérateur en tant que piéton, je ne vois pas de risque à écouter du contenu audio à ce stade.
L’app mobile : soyons clair, l’app qui permet de régler certains paramètres de la trottinette à ce stade m’apparait parfaitement inutile. Je l’ai lancée une fois, notamment pour activer l’option de verrouillage de vitesse (c’est le seul moyen d’activer cette option) mais j’ai assez vite désinstallé l’application. On aimerait plus de retours sur la consommation, la vitesse, etc. C’est le cas, je crois, avec certaines applications tierces Android.
Un point négatif : on ne se rend pas compte tant que l’on n’a pas besoin de déplacer la trottinette pliée (pour la ranger au bureau, après avoir monté les escaliers) mais la M365 pèse lourd. Sacrément lourd. La tenir à bout de bras n’est pas confortable et on regrette l’absence de petites roues qui auraient permis de déplacer la trottinette sur de courtes distances, comme c’est le cas dans certains produits de la concurrence.
Un dernier point : partout où je passe et où je m’arrête, la trottinette électrique se remarque et occasionne des sujets de discussion. Ça interpelle systématiquement et la description que j’en fais semble convaincre tous ceux qui ne sont pas rebutés à l’idée qu’un adulte utilise une trottinette. Et le public qui s’y intéresse est très loin du public technophile type.
Conclusion
Vous l’avez compris si vous êtes allé au bout de cet article, je suis devenu un très très grand fan de la Xiaomi M365. Elle convainc de manière assez édifiante tous ceux qui s’en procurent une et honnêtement, on comprend vite pourquoi.
Je suis persuadé que la mobilité en milieu urbain va probablement changer de manière assez remarquable avec ce type d’engin. On parle beaucoup de transports en commun, de voitures autonomes et partagées pour l’avenir. Mais après avoir testé ce type d’appareil, je pense qu’il y une place qui se dessine pour ces dispositifs individuels, qui ressemblent un peu à l’image que l’on se faisait du futur dans les années 80 (dans Retour vers le futur II par exemple). Nom de Zeus…
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