Bertrand Soulier a diffusé un nouvel épisode de son podcast « Solopreneur en forme » où il parle de ce qui lui ont « apporté » des insomnies (lui qui met si clairement en avant les besoins que nous avons en sommeil) et comment une récente insomnie l’a amené à prendre des décisions de passage à l’acte.
J’aime beaucoup cette capacité à s’engager dans l’action. Cela me fait parfois défaut. Ceci étant, je garde aussi quelques réserves. Voici ce que je lui ai indiqué en commentaire :
Je suis réservé pour ma part quant à l’attention que l’on doit porter aux insomnies ; je parle évidemment des insomnies liées au stress et non aux événements extérieurs (enfants par exemple). En effet, des études ont mis en lumière un sentiment que l’on a souvent : les craintes et les problèmes prennent souvent des proportions démesurées dans notre esprit quand elles arrivent durant la nuit, en milieu de notre phase de sommeil.
J’ai tendance à abonder dans ton conseil de noter ce qui nous passe par la tête durant les insomnies/angoisses noctures mais plutôt dans une optique de se « vider la tête » et permettre de programmer le fait de relativiser ces problèmes le lendemain.
Je crains en effet qu’en installant une démarche de réflexion profonde durant des insomnies, on entraine notre cerveau petit-à-petit en lui renvoyant des signaux du type « Tu as bien fait de m’avertir » et on lui cautionne le fait de renouveler ces stimulations qui sont au final assez négatives.
Sources
- Harvey, 2003 : chez les personnes souffrant d’insomnie, le “catastrophic worry” (tendance à imaginer les pires scénarios autour du sommeil et de ses conséquences) est beaucoup plus élevé que chez les bons dormeurs et est fortement lié à un sentiment accru de menace et d’affect négatif.
- Une étude sur la pensée répétitive montre que ce qui prédit le mieux la mauvaise qualité de sommeil, ce n’est pas tant la tendance générale à ruminer dans la journée que la rumination nocturne spécifiquement liée au sommeil et aux soucis.
- Une étude de 2022 lie les symptômes d’insomnie (réveils nocturnes, mauvaise satisfaction de sommeil) avec davantage de préoccupations excessives, d’irritabilité et de peur de catastrophe.
